**‘De Spinario – le tireur d’épine’**
La Yoko Uhoda Gallery, à Knokke, propose, en cette période hivernale, ‘De Spinario – le tireur d’épine’ une exposition d’œuvres récentes du Liègeois Johan Muyle.
Passé la devanture, d’aucuns reconnaîtront la rutilante Harley Davidson jadis stationnée au MAC’s. À y regarder de plus près, on distingue une foule d’interventions discrètes, ou pas. Ainsi, une phrase inscrite sur le réservoir criblé de flèches, « Un monde où avoir, c’est être », tient évidemment lieu de critique de l’American way of life. Muyle met, pièce par pièce, la customisation au service de son art. Et crée, in fine, bien plus qu’une sculpture mobile et vrombissante, une dénonciation du consumérisme ambiant.
Au centre de l’espace, une statue de plâtre, d’une immaculée blancheur : il s’agit là de sa version, toute personnelle, du ‘tireur d’épine’. À cette figure du jeune homme en proie au désagrément, reprise au fil des siècles depuis l’antiquité, on a donné nombre de significations, de la souffrance amoureuse au péché meurtrissant l’âme. Muyle, lui, ajoute une machinerie tout droit sortie de son imaginaire : une mécanique tire et plante une épine du pied, perpétuellement. La structure, bien que de taille modeste, confère à l’éphèbe la stature d’un Gulliver.
Johan Muyle, à travers ces œuvres exposées, nous invite à nous pencher sur la condition humaine. À la manière du tireur d’épine.
*Adrien COSTER*
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